Mon premier Ironman conseils et astuces - triathlon Ironman Nice

Mon premier Ironman à Nice - Compte rendu de course

Triathlon série LINDAHLS PRO à Metz - D1 et D2 Reading Mon premier Ironman à Nice - Compte rendu de course 11 minutes Next Comment réussir ma première cyclosportive ?

"Je suis une Iron(wo)man"

 Pourquoi l'Ironman maintenant ?

... Et pourquoi pas ? ... 

On m'a souvent demandé pourquoi je partais sur un Ironman si jeune.

Une préparation pour ce format de triathlon ça demande un gros investissement. Il y a 3 sports à travailler plus tout le renforcement et la récupération à côté.  Ça représente beaucoup d'heures d'entraînements et de sacrifices. C'est comme dans une relation : pour que ça fonctionne ça demande de l'investissement, des concessions, d'y mettre les moyens et de s'investir avec passion. Je suis à une période de ma vie où j'ai le temps de préparer un tel défi et surtout j'ai la forme et le potentiel physique pour. Même s'il me reste beaucoup à apprendre, mentalement je suis prête.

L’ironman est un triathlon grand format où l’on enchaîne dans la même journée 3,8 km de natation en eau libre, 180 km de vélo et 42,195 km en course à pied.

Ce dimanche 16 juin 2024, j’ai participé à la 19è édition de l’ironman de Nice où les filles représentaient seulement 9% des inscrits. Nous étions 2200 à prendre le départ pour finalement 1887 finishers !

L’Ironman est une course qui demande un gros investissement financier : le coup du dossard mais aussi tout l’équipement nécessaire pour pouvoir pratiquer ces 3 sports.

A Nice, le parcours vélo est très exigeant car il y a beaucoup de dénivelé mais il en vaut la peine car l’arrière-pays niçois est incroyablement beau !

Comme sur toutes courses il y a des réglementations et du matériel obligatoire. Sur cet Ironman, c’était particulièrement marqué avec les arbitres qui étaient très présents sur le vélo et la course à pied pour contrôler les participants.

Outre raconter dans les détails mon parcours, je souhaite aussi partager des conseils pratiques et des astuces pour les futurs participant.e.s afin de maximiser votre expérience et vos performances. 

Partie 1 : Préparation avant la course

L’aboutissement de 9 mois de travail 🎯

En 10 ans de courses en compétition, c’est la première fois que le temps de préparation est si long, avec autant de volume hebdomadaire et avec des gros blocs de plusieurs jours qui m’ont permis d’apprendre, de progresser, perfectionner certains points et surtout qui m’ont mise en confiance pour ce 16 juin !

  1. Entraînement spécifique pour l’épreuve

Cette année, je n’étais pas inscrite à un club et j’avais un coach au début qui m’a aidée pour la préparation physique, mais qui m’a malheureusement mal guidée et ne m’a apporté aucune plus-value pour le triathlon. J’ai donc fait une préparation seule …

J’avais inclus trois gros blocs de travail :

- 4 jours à Deauville, où j’ai travaillé uniquement la natation en piscine, dans un bassin olympique de 50 m et dans la mer en eaux vives. Au total j’ai cumulé plus de 10 km.

- 5 jours pour relier Paris à Toulouse en vélo (cf le compte rendu précédent). Au total 750 km de vélo.

- 3 jours de repérage à Nice : un semi-marathon le long de la promenade des Anglais, le parcours complet en vélo et une nage dans la mer.

Exemple d’une semaine type d'entraînement pour une préparation Ironman :

Lundi : 1h sur home trainer + 1h30 renforcement musculaire

Mardi : 1h30 de natation ou 1h30 run

Mercredi : 2h de vélo + 1h30 run + 1h30 renforcement musculaire

Jeudi : 1h30 de natation + 1h de yoga

Vendredi : 1h de natation + 2h de vélo + 1h de pilates

Samedi : 3h vélo et/ou 2h run + 1h étirements

Dimanche : 3h vélo

Vous l’aurez compris cette année j’ai mené de front deux boulots à temps plein ! Il fallait jongler entre mon "vrai" boulot de professeure des écoles (21h de présence devant mes élèves) et ma vie sportive d'à côté (+/- 20h d’entraînements par semaine)

Même si ça demande une grosse organisation et beaucoup d'énergie, j'aime ce que je fais ! 🥰

Partie 2 : Pendant la course

  1. Stratégies de course

Sur ce triathlon, la gestion de l'effort tout au long du parcours a été plutôt bonne. J’ai notamment fait une très belle remontée dans le classement grâce à la course à pied.

Je souhaite également faire une parenthèse dans ce compte-rendu sur le sport et les femmes : comme je vous le disais plus haut, les femmes sont encore trop peu présentes sur des longs formats de course et c’est bien dommage. Les mentalités ne changent pas beaucoup sur la place des femmes dans les sports extrêmes. D’ailleurs les organisateurs préfèrent proposer des formats plus courts pour les femmes.

De plus, je voulais aborder un autre sujet qui concerne toutes les femmes : les règles ! Le jour de la course, j’avais mes règles ce qui signifie douleurs, perte de sang, ça demande une plus grande gestion et rajoute une charge mentale supplémentaire.

  1. Ravitaillement en course

Le matin, j’ai pris un petit déjeuner très copieux, afin d’emmagasiner des calories pour la journée. Au bout de plus d’une heure à nager dans l’eau de mer salée, je ne pouvais rien avaler. Du coup, j’ai juste bu de l’eau et je suis partie sur le vélo. Sur le vélo, j’avais tout le ravitaillement solide sur moi, que je prenais environ toutes les heures. À la moitié du parcours, j’ai mangé un sandwich qui m’a bien calée. Sur le parcours vélo, on a eu 7 ravitaillements, je ne me suis pas arrêtée mais je prenais des bouteilles d’eau que les bénévoles nous tendaient. Au passage, j’en profite pour remercier tou.te.s les bénévoles qui ont été extraordinaires !

Sur la course à pied, je buvais environ tous les 4 km et j’ai juste eu besoin de deux pom’potes et 4 quartiers d’oranges car en course à pied, me concernant, le solide a vraiment du mal à passer.

Partie 3 : Après la course

  1. Récupération

La récupération ou la partie la plus difficile 😅

Même si je n’ai aucune blessure, ni de douleur, le secret pour tenir sur le long terme c’est de ne pas négliger la récupération pour bien laisser le corps se régénérer. Pendant deux semaines après la course, ce sera étirements, mobilité, massage, sports doux à faible intensité … pour pouvoir répondre présente à la prochaine compétition qui sera le marathon pour tous le 10 août 2024.

  1. Analyse de la performance

En ce qui concerne la gestion de l'effort, la nutrition, l’équipement, etc, ça s’est plutôt bien passé, notamment grâce aux expériences précédentes sur des formats longs comme les trails de 80 km où j’ai beaucoup appris. Plus c’est long et plus j’adore et je performe car j’ai tendance à être un diesel 😁

Concernant l’équipement, j’ai la chance d’avoir des sponsors qui me fournissent du matériel de qualité. J’ai aussi changé mon vélo de course un mois avant l’Ironman. Ça a été une très bonne décision et un très bon choix car j’ai gagné quelques km/h sur la course et surtout j’avais les jambes disponibles pour le marathon. Merci au Triathlon store de Nice pour tous vos conseils !

Honnêtement ce n’est que le début en triathlon, ça fait 9 mois que je me suis lancée dans cette discipline et je sens que je peux encore largement m’améliorer en natation et en vélo. Cette année je me suis débrouillée seule, sans club et sans coach. À la rentrée prochaine, j’aurai un meilleur suivi en m’inscrivant au club de triathlon à Fresnes et surtout j’ai été contactée par une triathlète qui me propose un suivi notamment en terme médical (analyses sur les trois sports : test à l’effort sur les 3 sports pour avoir des données précises). Ce n’est pas encore très précis dans le calendrier, mais je resigne sûrement l’année prochaine pour un Ironman. 🤩

Partie 4 : Informations pratiques pour le triathlon

  1. Hébergement et logistique

J’avais réservé un hôtel très proche du départ de la course. Bien sûr, pour un évènement comme celui-ci où plus de 5000 participants sont attendus en plus les accompagnateurs, il faut s’y prendre en avance. Pour moi, Nice a vraiment été une ville coup de cœur par son climat, ses paysages, les gens, l’ambiance, … 🌴 Je me suis déplacée en avion (aïe, mon empreinte carbone …) du coup pour transporter le vélo j’avais une valise spéciale.

Conclusion :

Les + : excellente organisation que ce soit en amont, pendant ou après la course

Les - : la sponsorisation par Qatar Airways, comme dirait ma sœur, ainsi que le coût du dossard

Commencer un sport très jeune permet de partir avec de bons bagages, et nous apprend un mode de vie tôt qui restera ancré en nous.

D’ailleurs, dans plusieurs de mes publications, je vous en ai déjà parlé, le sport c’est aussi un mode de vie (quelqu’un qui aime bien boire l’apéro, qui est un bon vivant aura tendance à plus facilement craquer et vivra ces mois d’entraînements comme une privation)

Et puis, surtout il faut que ce soit un sport passion, c’est-à-dire que certes, les entraînements peuvent être difficile (qui vont justement nous aider à progresser dans notre passion), mais que ça reste toujours un plaisir, que ce ne soit pas une corvée et surtout que ce soit vous qui ayez choisi VOTRE SPORT !

Dans toutes disciplines le rapport poids/puissance est très important.

Cependant, il ne faut pas s’attarder que sur le physique des athlètes, mais aussi et surtout sur des facteurs invisibles tels que la résilience, la douleur, l’effort, la capacité à gérer son souffle qui feront réellement la différence sur une course et pas seulement le fait que le sportif soit hyper affûté …

Effectivement, franchir la ligne d’arrivée de l’Ironman symbolise toute l’aboutissement et le chemin parcouru pour en arriver jusque-là.

On apprend beaucoup plus au cours de notre préparation que sur la course et notamment des valeurs que l’on réutilise au quotidien et qui vont nous suivre toute notre vie plutôt que la médaille Finisher que l’on nous remet à la fin. C’est une expérience que je ne peux que vous recommander !

Osez vivre une aventure qui vous plaira, qui vous aidera à mieux vous connaître, à créer des liens avec votre entourage, à faire de nouvelles rencontres, …

Quelques soient vos objectifs (du 400m à l’ultra) ça vaut la peine de vivre ces émotions fortes

Par amour pour le sport, pour toutes les émotions que cela procure

Pour tout votre soutien et vos messages

Je suis infiniment reconnaissante pour ce que j’ai pu vivre

Merci à ma famille (mes parents qui ont été extrêmement présents pour cet Ironman) et pour mon oncle qui est parti trop tôt sur le half-ironman à Barcelone 🕊️✨

Merci également aux marques (et la communauté derrière) qui me soutiennent, m’accompagnent et m’équipent pour mes défis : Terre De Running Antony  Kiwami et Gorilla

 

Emma Planchon | Ambassadrice Kiwami Racing Team |

Pour sa course Emma portait une trifonction femme Hiranga LD Aéro Kiwami