Retour d'expérience : Half IM 70.3 Aix en Provence.
Je souhaite partager avec vous mon expérience sur le 70.3 Half IM d’Aix en Provence le 19 septembre 2021 dernier. Cela fait exactement 2 mois aujourd’hui que j’ai participé à ce triathlon format L et le souvenir est encore bien présent dans ma mémoire. D’ailleurs à chaque fois que je passe près de la Sainte Victoire (j’habite à Aubagne, à 30 min d’Aix), j’ai les images du parcours vélo qui me reviennent. Je ne vois plus la Sainte Victoire de la même façon aujourd’hui. Elle est devenue une montagne sacrée.
Avant de vous raconter mon expérience, il est important de planter le décor et de vous décrire mon profil, mon expérience passée, mon parcours de vie avant de prendre le départ de ce triathlon Format Longue distance.
[ Mon parcours ]
A 45 ans j’ai décidé d’arrêter l’équitation que je pratiquais en compétition depuis de nombreuses années (sauts d’obstacles) et de vendre mon cheval. J’ai pris cette décision le jour où j’ai eu la chance d’encourager mon frère Triathlon Arnaud Coisnon licencié à La Rochelle Triathlon en mai 2019 sur ce même 70.3. Quand j’ai vu l’ambiance dans le col de Cengle avec les supporters aussi motivés que les athlètes malgré le froid et le vent, j’ai dit à mon mari présent à mes côtés : c’est çà que je veux faire !
Il m’a répondu : mais tu ne sais pas nager le crawl et tu n’as jamais fait de vélo…(sauf à 4 ans sur mon petit Motobécane rouge avec les roulettes toujours là dans le garage des parents pour les neveux et nièces)
Je lui ai répondu : Je vais prendre des leçons de natation, je sais déjà nager la brasse, et pour le vélo, c’est juste un cheval un peu plus mécanique…Je sais déjà tenir en selle même si celle du vélo n’est pas aussi large…
Je commence les leçons de natation. J’avais les larmes aux yeux après ma première longueur de crawl sans l’aide la planche. Je m’entraine tout l’été en mer également pas trop loin du bord. Pas facile de surmonter son appréhension du large, des poissons et des ombres …
Je m’inscris dans le club de tri Aubagne Triathlon en septembre 2019. Je participe à mon premier triathlon S à Carqueiranne en octobre 2019 et je finis 1ère de ma catégorie à ma plus grande surprise et celle de mon entourage.
Et là le Covid arrive en 2020 et nous sommes confinés en mars.
Le 5 septembre 2020, je suis victime d’un accident grave. Un chien de race Cane Corso me mords la main. Par chance j’ai le réflexe de ne pas tirer la main qu’il aurait pu arracher. Il me casse le méta carpien du pouce. Je suis opérée en urgence,1ere opération avec pose de fixateurs externes pendant 3 semaines pour éviter l’infection et 2ème opération avec retrait des fixateurs pour poser une plaque et des vis. Malgré le handicap (main droite), je continue de m’entraîner, sur HT pour commencer, cap avec l’attelle portée nuit et jour pendant 3 mois et natation dans une ligne d’eau sans nageur pour éviter les coups et au début avec la main posée sur une planche. Mon handicap doit devenir ma force : j’ai le temps de m’entraîner pendant mon ITT. Tout ce qui ne tue pas, nous rend plus fort.
[ Expérience sur le 70.3 Half IM des Sables d’Olonne]
L’objectif 2021 en tête est le 70.3 Half IM des Sables d’Olonne le 4 juillet 2021. Mon 1er Format L sur le label IronMan après un seul tri Sprint en 2019.
Et là c’est le drame….
Après une natation idyllique en 37min dans le chenal du Vendée Globe, je démarre le vélo morte de faim… Dans l’effort, je ne comprends pas ce qui m’arrive, tout le monde me double alors que mon compteur indique que les watts sont là et la cadence aussi.
Je n’arriverai à doubler qu’un mec qui pissait sur le bas-côté, un autre qui jetait sa chambre à air dans le fossé, un malheureux avec une minerve dans les mains des ambulanciers, un troisième qui tirait un handicapé… et tout çà avec mes deux amis au rdv : le vent et la pluie ! Mais bon la météo est la même pour tous à une petite exception : l’heure à laquelle tu passes où l’averse a décidé de tomber. Je finis le vélo en 4 heure de souffrance à 170 watts de moyenne et commence à courir. J’abandonne à la deuxième boucle au 15eme km. Un seul regret : d’avoir abandonner alors que je courais à 12km/H.
Je comprendrai après la course ce qui m’est arrivé sur le vélo. Mon (ex) vélociste avait réglé mes manettes de freins (à patins) avant la course et n’avait pas détendu suffisamment les câbles de freins. Je n’ai pas vérifié les freins avant le départ. Ca sert de leçon. On apprend de ses erreurs.
Je reste sur ma faim. Je n’ai pas pu m’exprimer à vélo sur les Sables alors que c’était l’épreuve que j’attendais le plus. Inscrite depuis quelques mois dans le club de vélo VTT du Garlaban à Aubagne, le président du club qui m’entraîne attendait une belle perf. Double déception.
Une revanche est à prendre. Je ne peux pas finir la saison sur cet échec. Evidemment il n’est pas question d’aller s’inscrire sur un S ou un M pour me réconforter.
Cette année le 70.3 IM d’Aix en Provence est décalé à septembre cause Covid. C’est deux mois après les Sables, le D+ est de 1200M versus 600M sur les Sables.
C’est décidé, je m’inscris. C’est parti ! J’aurai pu continuer à parfaire mon expérience sur des formats plus courts étant débutante dans la discipline et à des coûts moins onéreux mais ma fierté en a pris un coup aux Sables et je suis convaincue que je peux le faire malgré une main toujours pas complètement consolidée.
[ Expérience sur le 70.3 Half IM Aix en provence]
La veille du départ : Je vais rouler et tester mon vélo sur le début du parcours vélo. Je n’ai pas l’intention de rouler avec les freins cette fois ! J’organise seule la logistique. La T1 et T2 ne sont pas au même endroit. Numéro de dossard 69. J’espère qu’il me portera chance !
Le jour de la course :
Réveil à 4H45. Cà pique toujours le dimanche. Petite douche rapide pour se réveiller et petit déjeuner : café, fromage blanc miel et mélange de graines et gâteau sport fait maison. Je partage volontiers ma recette pour ceux qui le souhaitent.
Je débranche mon compteur vélo Garmin en charge toute la nuit et là c’est le stress : il ne démarre plus….
Pendant le trajet voiture (1H) pour rejoindre le lac de Peyrolles, je reprends mes esprits et me dis : oublie le compteur. Je vais rouler à la sensation. Aux Sables j’étais focaliser sur le compteur et mes watts sans me rendre compte que je n’avançais pas…
J’arrive au lac à 6H30. Il y a déjà du monde. Je prépare mon vélo mouillé. Il a plu durant la nuit. Dans le parc à vélo, les filles amateurs sont à côté des pros. Je vois le nom de nos idoles à côté : J Collonge etc. Je demande à un athlète à côté de moi où on doit déposer le sac de transition. Il me répond avec un accent anglais : je ne sais pas, on s’occupe de mes affaires. Ah ok, ben pas moi ! Je lui réponds en rigolant.
Je suis prête 1H avant le départ. L’attente au bord du lac dans les SAS de temps va être longue. On a tous un masque. J’y vois un avantage, il me tient chaud. Je porte mes chaussons blancs d’hôtel pour ne pas avoir froid aux pieds. Je pensais être la seule mais non, un autre athlète en a aussi avec des chaussettes en plus. Encore plus frileux des pieds que moi…
Je discute avec un belge, çà réduit le stress. Il n’a pas nagé en extérieur de l’année le pauvre.
J’ai honte de lui dire que je nage en mer régulièrement.
Et c’est parti ! en rolling start. Je cours dans l’eau le plus loin possible. Le plongeon avec du style c’est pas encore pour moi. L’eau est à 21 degrés mais n’est pas salée. Sensation étrange surtout quand t’as l’habitude de boire en nageant…
Je sors en 40 min. Pas terrible. Le chrono me dira par la suite que la deuxième partie de la nage a été compliqué avec le vent. La sortie de l’eau est sportive : une petite rampe que je passe sans difficulté et une petite course à pieds qui me permets de reprendre mes esprits et me concentrer sur la T1. Je retire la combi. Avec l’ensemble Tokyo 2 Kiwami Short et Top pas de soucis lors du retrait de la combi néoprène grâce au maintien de la ceinture abdominale et le galon de maintien sur les jambes. J’ai opté cette fois pour cet ensemble pour faciliter les pauses pipi (lors de la cap) et je préfère personnellement avoir les épaules dégagées (surtout pour l’aisance lors de la cap). La chamoisine Dual Pad est adaptée pour la distance L à vélo.
La partie vélo est un régal. Je suis sur mon terrain de jeu et j’ai bien l’intention de me faire plaisir. L’euphorie de la course, la Hola des spectateurs à Rians me donnent des ailes. Je verse une larme dans la plaine avec la Sainte Victoire en pleine face, un ciel bleu (grâce au vent, il n’a pas que des inconvénients celui-là), une véritable peinture. Qu’elle est belle notre région. Un petit effort dans le Cengle, les supporters sont là, et moi j’y étais il y a deux ans dans ce même virage et cette fois c’est à mon tour de dire MERCI !
La descente technique je la connais, regard loin et concentration. Pas facile après 3H d’effort.
Je pose le vélo, ma copine (et maitre nageuse)- Sandrine Bernard (la sœur d’Alain) m’encourage. Cela m’aide à sauter dans mes baskets et c’est parti, vite, trop vite …4.30 en allure. Les petites relances dans la ville vont vite me calmer. Mais les encouragements de mon mari, mon toutou et ma cops sur la Rotonde me relance pour enchaîner ces trois boucles et finir la cap en 1H41.
Je passe sous l’arche en 5H38. Je finis 2ème de ma catégorie V2F derrière une suissesse.
Un podium sur un label Ironman ! Mieux que dans mes rêves…
Je termine la saison en beauté avec l’Island Man de Saint Cyr sur mer (1ère édition) le 24 octobre Format M avec une 3eme place au scratch féminin et 1ere dans la catégorie.
Objectif hivernal : progresser en natation avec les éducatifs et augmenter la puissance à vélo. Mon nouveau bolide CLM de chez Cervélo arrive mardi prochain pour plus de plaisir sur les 3 L prévus l’an prochain : La Rochelle, Les Sables et Royan.
La cerise sur le gâteau : rejoindre la team Kiwami et représenter cette marque que j’affectionne tout particulièrement.
Quand j’étais cavalière, je disais souvent : A défaut d’être bonne, je suis belle à cheval ! Et bien avec Kiwami, on a les deux. We race, Kiwami care !
Stéphanie Giorgi | Ambassadrice Kiwami Racing Team