Ma participation au Triathlon International de Deauville – est la première étape d’un challenge que je me suis lancé. Participer à 3 courses en 8 jours, un Half Ironman, un Distance Olympique… et un Ironman pour finir. La première partie s’est bien déroulée… reste à voir ce que ça donnera dimanche prochain.
Retour sur ce week-end riche en émotions… et en courbatures !!
Day1 :
Il y a toujours une petite anecdote à raconter la veille de la course… Comme le fait que j’ai mangé moule-frites bières au soleil le midi (pas franchement le repas préconisé avant la course), que cette pinte de bières nous a empêché de faire la reco du parcours vélo… Mais ce que je mange ne doit pas intéresser grand monde. Si l’on reste focus sur la préparation de la course, je me suis rendu compte à 21h que je n’avais pas l’adaptateur de valve pour gonfler ma roue pleine… et que cette roue arrière n’était gonflée qu’à 2 bars… bref impossible de prendre le départ de la course… qui est dans 11H. Ce petit problème sera réglé le matin dans le village expo, dans un timing serré, à parcourir tous les stands du village expo à la recherche d’un adaptateur.
Le temps de tout préparer il est temps de s’habiller. Rendez-vous sur la plage au niveau de l’arche de départ. Tous les participants sont déjà là, tous les athlètes professionnels aussi… Je me dis qu’on n’est pas en avance. J’entends la voie de Stephane Garcia : « Départ dans 5’ ! »… ah oui on est clairement pas en avance. Pour l’échauffement on verra demain. La pression monte tranquillement grâce à la musique et l’ambiance de folie autour de cette ligne.
Top départ, 100m à courir sur la plage avant de rentrer dans l’eau. Je pars vite, mais pas trop et je me retrouve en tête. Bizarre. Je rentre dans l’eau, effectue quelques mouvements de dauphins, et commence à poser ma nage. Et la ça bastonne. On est 4 de fronts à se taper dessus sans qu’il y en ait un qui arrive à passer devant. J’accélère un peu car j’en ai marre de me faire taper dessus et je me retrouve en tête. En tête de la partie natation du triathlon LD de Deauville. Mais qu’est-ce que je fais là ? Je ne suis absolument pas le meilleur nageur, je ne suis vraiment pas à ma place. 10m avant la première bouée, Robin Moussel me dépasse, ce qui me va très bien, puis Arnaud Guilloux dans la foulée. J’essaye de m’accrocher à leurs pieds mais sans réelle conviction, impossible de se rentrer dans le ventre. Je reste 200m à 5m derrière sans réussir à faire la jonction puis me laisse décrocher parce que je n’arrive pas à rester concentrer et garder un gros rythme. J’effectuerai finalement la première boucle puis la suivante avec Antoine Méchin. Nous sortons tous les 2 à 50 secondes de Robin et Arnaud, 5ème et 6ème de l’eau. Rien de catastrophique et ça correspond à mon niveau actuel en natation… avec 1,5 séance par semaine en moyenne depuis le début de l’année on ne fait pas des miracles.
Longue transition sur la plage de Deauville, je baisse le haut de la combinaison et j’enfile le haut de la trifonction… Enfin j’essaye… je galère un peu, appuis fuyants dans le sable et le cardio au rupteur… la lucidité n’est pas à son top. Heureusement qu’Antoine Méchin était là pour m’aider à m’habiller. Il vient courir à mon niveau et me tend la manche pour que je puisse y passer mon bras… Concurrent direct mais avant tout un athlète avec un super fair play !! Merci Antoine pour le coup de pouce !
Le temps de mettre le casque Antoine sort du parc juste devant moi, 2kms de vélo et on arrive au pied de la côte de saint Laurent pour la première fois. Il est à peine 8h30 mais l’ambiance est déjà incroyable. J’essaye de ne pas m’affoler et de la monter en faisant le moins d’effort possible… soit 2’ à 400W pour attaquer la partie vélo, un petit goût de sang dans la bouche… ça réveille. Nous reprenons Frédéric Limousin ainsi qu’un autre athlète dans le faux plat montant qui suit la côte et nous basculons dans la descente 3ème et 4ème. Les cuisses brûlent déjà et il reste 79,5kms de vélo, ça va être long. Je passe rapidement devant Antoine, car je veux imprimer mon rythme à vélo et je pense que je suis plus fort que lui à 2 roues (je sais aussi qu’il me met une pilule en course à pied). L’objectif n’était pas de revenir sur Robin et Arnaud (ça ne peut pas être un objectif puisque c’est impossible), mais plutôt de limiter la casse autant que possible, car devant ce sont parmi les meilleurs cyclistes en triathlon Français (voire peut-être même les 2 meilleurs). L’objectif était aussi de creuser l’écart avec Antoine qui court beaucoup plus vite que moi. Du coup je débranche le cerveau, je ne me retourne pas et j’écrase les pédales comme je peux. On me donne un premier pointage au bout de 20km avec un écart de 2’ sur la tête de course. Rapide calcul ça fait une minute de perdu en 20km donc 4’ sur tout le parcours plus l’écart natation je pose le vélo avec 5’ de retard. OUch !!! j’ai l’impression d’être à bloc et je prends tarif !! Je ne me déconcentre pas, je connais le parcours par cœur et j’essaye de produire mon meilleur effort. A la fin de la première boucle je croise Robin sur un petit Aller-Retour, et je vois que je suis à 1’30 de retard, j’ai repris un peu de temps. Par contre pas de trace d’Arnaud qui a refusé de jouer avec nous aujourd’hui, il fait cavalier seul en tête. Je reprends du temps sur Robin et ça me remonte le moral pour attaquer une 2ème fois la côte de Saint Laurent. L’ambiance y est désormais digne de l’Alpe d’Huez sur un tour de France. On ne s’entend plus respirer, il y a du monde de partout… j’en oublie que je suis à 460W et 40rpm debout sur mon vélo pour grimper les 100 derniers mètres à 20%, au bord de la crampe. Le début de la deuxième boucle s’effectue comme la première, je suis à bloc mais à bloc confortablement. Jusqu’à ce virage à 90° ou je fais une erreur de débutant. Je change de plateau dans la relance, la chaine tombe, se coince, bloque le pédalier, du coup tout se bloque. Je relançais en virage, je suis obligé d’aller tout droit pour ne pas chuter violemment et je vais directement faire des bisous au talus au bord de la route. J’arrache quelques mauvaises herbes au passage, de toute manière elles étaient bien trop longues. Pas de bobo je suis tombé à 10kmh sur de la terre. Ca m’embête surtout pour ma nouvelle trifonction Kiwami blanche… qui n’est plus blanche du tout. Je ne refais pas l’erreur du Trigames, et j’essaye tout de suite de débloquer la chaine. C’est à ce moment que Stéphane Garcia arrive sur sa moto pour vivre ma perdition en live et la partager avec tout le village expo… je perds une bonne minute dans l’opération plus le temps de la relance mais je repars sans soucis… Tout le retard que j’essayais de combler sur Robin s’est évaporé et Antoine ne doit plus être très loin derrière. J’essaye de me reconcentrer rapidement, mais ce petit incident m’a légèrement sorti de ma course et j’ai plus de mal à mettre des watts, sans trop comprendre pourquoi.
Je termine ce parcours vélo en 2h15, 305W AP et 325NP (nouveau record perso)… mais je perds quand même beaucoup de temps sur les 2 hommes de têtes. Je rentre dans le parc avec près de 6’ de retard sur Arnaud (j’ai mal pour son pédalier tellement il a dû tordre les pédales), et avec 2’50 sur Robin.
Pas le temps de s’endormir. Transition moyennement rapide (en fait plutôt lente après avoir vu la vidéo), et c’est parti pour 21,6km en 4 boucles. Parcours tout plat mais avec plein de relances, donc pas si rapide que ça. Je pars sans trop savoir ce que ça va donner, j’essaye de courir vite, mais en gardant de la marge, pour tenter d’une part de revenir sur Robin et d’autre part qu’Antoine qui posera le vélo 3’ après moi ne revienne pas trop vite. 3’ d’avance sur Antoine Méchin quand il y a 21km à courir ce n’est pas beaucoup… J’effectue la première boucle à 3’31/k, une allure que je pense finalement pouvoir tenir toute la course, je reprends un peu de temps sur Robin, et Arnaud est de toute manière trop loin devant pour être inquiété. A la fin du premier tour, Robin met le clignotant à droite, comme prévu à cause de ses tendons d’Achille. Il avait prévu de ne pas faire toute la course. Bonne récup ! J’espère qu’on aura la revanche bientôt ! Le 2ème tour s’effectue à la même vitesse, et l’écart avec Antoine ne bouge pas trop. Il reste 10km et j’ai 2’45 d’avance, je peux commencer à gérer sans trop me relâcher pour autant. Au bout de 15km 3’35 de moyenne au kilomètre, encore 2’30 d’avance sur Antoine, je relache vraiment sur le dernier pour garder du jus pour le lendemain. Je réalise une course à pied complète même si je suis persuadé que je pouvais aller plus vite, il m’aurait fallu un peu de pressing ou un concurrent à aller chercher 1’ devant pour vraiment tout donner, mais ça me rassure sur la forme du moment. Une course complète effectuée à 95% de bout en bout. Arnaud était clairement le plus fort ce samedi !!
Day 2 :
Distance Olympique. J’ai gagné la course l’année dernière… mais je n’avais pas fait le longue distance la veille (juste le semi-marathon en relai). Au réveil les jambes ne sont pas trop lourdes, mais je sais par expérience que ça ne veut rien dire.
Aujourd’hui j’ai le dossard 1 et je suis le seul à avoir un bonnet doré synonyme de « élite »… Ça ne m’était jamais arrivé… pas de pression tout va bien se passer… enfin j’espère ! Pour rester dans l’optimisation du temps j’arrive une nouvelle fois à la bourre sur la ligne. Passons la phase de montée en pression qui est assez similaire à celle de la veille.
Top départ, une nouvelle fois je cours vite, je rentre dans l’eau en tête, sauf que là je me fais dépasser directement. Les bras sont un peu lourds et j’ai du mal à mettre du rythme. J’essaye de poser ma nage en me disant que la course commencera réellement sur le vélo. Je sors de l’eau en 12ème position (enfin c’est ce qu’on m’annonce), et je n’ai aucune idée du retard que j’ai sur les premiers. Cette fois ci j’arrive à m’habiller seul, heureusement car Antoine n’était pas là ! j’enfourche mon vélo avec une seule idée en tête, être à bloc de chez bloc jusqu’à ce que j’aperçoive la moto ouvreuse. Pas le temps de mettre les scratchs des chaussures ou même de manger un gel comme d’habitude, je suis au taquet. Lorsque j’arrive en bas de la Côte de Saint Laurent j’entends la voie du speaker annoncer que les premiers arrivent en haut… je me dis que je dois avoir 1’10 de retard et qu’il faut que je bascule en tête avant la fin du faux plat montant qui suit la bosse. C’est parti on débranche le cerveau et on tort les pédales… avec le 5ème temps overall (segment strava) de la montée version longue de Saint Laurent. Je relance encore une fois à bloc et comme espéré je récupère la tête de la course en haut du faux plat. Pendant 5 secondes 1 athlète essaye de s’accrocher à ma roue, je lui dis poliment que c’est sans drafting, il ne comprend pas, du coup j’accélère et le décroche, enfin seul, ouf ça fait du bien ! Il y Charlène qui m’attend au niveau de la course à pied et j’ai très envie d’aller la voir, du coup plus vite le parcours vélo sera terminé, mieux ça sera. Je jette un coup d’œil régulier à mon compteur et je me dis que je suis collé à la route, je ne sors pas beaucoup de watts, à peine plus qu’hier… Mais vu que je suis à bloc je me dis que soit je suis cramé de la veille, soit il est mal étalonné… et j’espère que c’est la deuxième option (c’était bien la deuxième option). En haut de la 2ème bosse du parcours, saut de chaîne… comme hier, mais cette fois-ci à l’extérieur du gros plateau… Timing pile poil pour Stéphane Garcia qui arrive à ce moment-là et me voit descendre de mon vélo difficilement car une crampe au mollet est arrivée en déclipsant mes pédales. 15 secondes de perdues, c’est pas grand-chose, je repars à bloc ! Fin de parcours sans encombre, je pose le vélo avec 2’ d’avance sur le 2ème. Cette fois-ci le plan a fonctionné : Faire le vélo à bloc et poser avec au moins 2’ d’avance pour pouvoir gérer la course à pied. Je pars tout de même sur un bon rythme, premier 5k avalé en 17’05 soit 3’25 du kil. C’est loin de ce que je peux faire à bloc mais j’avais la sensation d’être facile et c’est le principal. A la fin de la première boucle j’ai creusé mon avance qui est désormais de 2’15. Je sais que j’ai la course gagnée si je n’explose pas complètement, je relâche mon effort et je peux profiter pleinement de l’ambiance, m’arrêter sur la ligne, serrer ma chérie dans mes bras, et soulever cette banderole avec le sourire !
Un grand merci à ma chérie, Charlene, de m’avoir supporter tout le week-end, à ma famille, mes amis qui étaient présents, à tout ceux qui m’ont encourager et que je n’ai pas pu remercier directement !
Merci à Kiwami Europe pour leur soutien, cette trifonction Spider Aero c’est un must have pour ceux qui veulent aller vite !!
Un grand merci à Stéphane Garcia pour avoir mis le feu également durant tout le week-end !! Sans toi cette course serait différente ! Merci également à l’organisation pour nous proposer un tel évènement, c’est magique !!
Enfin bravo à tous mes collègues de Coca-Cola France qui ont participé ce week-end à une épreuve du triathlon de Deauville !
Et puis… jamais 2 sans 3… donc see you next year !
Mais avant ça c’est décollage pour l’Autriche ce soir pour participer à l’Ironman Austria ce dimanche!!