Ironman triathlon kona hawaii conseils et astuces pour préparer son voyage et gérer sa course

Retour d'expérience après les championnats du monde triathlon Ironman 2022 à Kona, Hawaii

Chaque personne qui se met un jour en tête de courir un triathlon, et ce, peu importe la distance, aura déjà entendu, ou finira par entendre, parler de Kona à Hawaii. Nombre d’entre-nous rêvent d’y participer. Si se qualifier pour cette course n’est pas une mince affaire (voire les règles d’allocation de slots par course Ironman), s’y rendre et y concourir n’est pas un long fleuve tranquille non plus. Je vais donc vous partager ce que j’ai appris entre le moment où j’ai obtenu ma qualification pour Kona sur ma première course à Nice le 26 juin 2022 et le moment où j’ai passé la ligne d'arrivée des championnats du monde le 6 octobre 2022. 

Avant toutes choses, je tiens à rappeler que les championnats du monde Ironman de 2022 resteront une expérience unique. En effet, cela restera a priori la seule année où la course aura eu lieu sur 2 jours (jeudi et samedi) et avec un nombre très important de participants. Cela est notamment lié à l’accumulation des qualifiés avec les reports des courses (annulation en 2020 et 2021) suite à la crise COVID. Cela a eu un avantage majeur : j’ai pu vivre la course en tant que participant sur la journée du jeudi, et assister deux jours plus tard à la course sans en être acteur. C’est comme si j'y étais allé 2 fois en quelque sorte. Face à cet avantage il y a eu beaucoup d'inconvénients sur lesquels je reviendrais plus bas.

Ce format sur deux journées à Kona n’aura a priori plus lieu dans un futur proche. Ironman a récemment annoncé la séparation des courses homme et femme à deux dates et dans deux lieux differents (Kona et Nice) pour les 4 prochaines années (2023-2026). Compte tenu de la stratégie affichée par le label Ironman (ouverture de plus en plus de courses dans le monde, hausse du nombre de slots qualificatif par course, hausse des tarifs dossard, etc.) et après avoir échangé avec plusieurs personnes qui ont déjà participé à Kona de nombreuses fois, je ne suis pas sûr que les inconvénients liés à cette folle expérience, notamment au niveau du coût financier, ne changeront vraiment dans les prochaines années...

I - Se rendre à Kona un fois qualifié (vols, déplacements sur place, hébergement)

Pour limiter les inconvénients financiers liés au voyage vers Kona, ma recommandation est de chercher à se qualifier sur les courses de début de saison (en Août/Septembre de l'année qui précède la course qui se déroulera le premier weekend d’Octobre l’année suivante) afin d’avoir un peu plus d’un an pour organiser son voyage, plutôt que 3 mois dans mon cas.

Au-delà des faits de vie qui nous touchent tous, en tant qu'athlètes nous sommes surtout sujets à de possibles blessures. Si vous vous qualifiez tôt dans la saison, je vous recommande donc de prendre des garanties d'annulation sur toutes vos réservations, vu les sommes d'argent engagées.

Le faible laps de temps entre ma qualification et la course à Kona ne m’ont pas permis de m’y rendre accompagné de ma famille et mes amis. Je regrette de ne pas avoir pu partager cette expérience avec eux en personne car cela enlève un certain goût à cette belle expérience par rapport à ce que j’ai pu vivre en leur présence lors de ma qualification à Nice. 

  • Vols

Sans grandes surprises, pas de vol directs pour Kona depuis la France. Il faudra tabler sur une ou deux escales pour arriver à bon port. Le prix des billets varie selon la date à laquelle vous les prendrez. Les deux semaines qui précèdent la course (arrivées) et la semaine qui suit (départs) porteront un surcoût par rapport aux prix “hors saison Ironman” des vols vers Kona.

Si les compagnies aériennes américaines ne font pas payer un supplément bagage non standard pour les vélos, c’est le cas d'Air France (120 euros). Pour la protection de votre vélo, les marques les plus plébiscitées sont EVOC et BikeBowAlan. En cas de casse, l’ensemble des marques de vélo sont présentes au sein du parc d’exposition sur place pour remettre votre monture sur pied avant le jour J.  J'avais une valise EVOC prêtée pour l’occasion.

  • Déplacement sur place en voiture

Se déplacer sur l'île nécessitera d'être véhiculé car il n’y pas de transports en commun à l’exception de rares navettes sur Ali’i Drive.

Les options de location étant de louer un véhicule directement à l'aéroport (Hertz, Sixt, etc.) ou de passer par l’application Turo que les locaux utilisent pour louer leurs véhicules aux touristes. Réservez en amont ou vous n’aurez pas de véhicules disponibles en arrivant.

A noter que si vous souhaitez aller explorer les volcans (Mauna Kea et Mauna Loa notamment) il vous faudra être équipé d’un véhicule avec quatre roues motrices pour vous rendre au sommet. Un contrôle est opéré obligatoirement à partir d’une certaine altitude.

  • Hébergement

En termes d'hébergement, tout dépendra de la date à laquelle vous faites vos réservations, de votre budget, de la durée de votre séjour et de l’environnement que vous souhaitez avoir.

Je vous conseille d’arriver une semaine avant la course pour pouvoir vous adapter au décalage horaire et au climat, pour avoir le temps de reconnaître le parcours en entier, et pour profiter des événements d’avant course. Repartir la semaine qui suit vous laissera le temps de découvrir l'île avec moins de monde sur place et de ne pas vivre l’enfer des départs en masse qui ont lieu juste après la course.

Pour être proche du parcours et de l’effervescence de l'événement, le meilleur endroit est Ali’i Drive. Cette route dispose de nombreux hôtels et airbnb. Elle mène au port de Kona où la course débute et se termine et elle concentre tous les événements liés à la course (parc d’exposition, underpant run, parade des nations, les fameuses interviews des athlètes par Bob Babbit durant les  “breakfast with bob” voir ci-après).

Si vous ne souhaitez pas être mêlés aux tumultes de la semaine de course, il est possible de trouver des hébergements le long de la Queen K (route nationale qui mène à Hawi où l’on fait demi-tour à vélo), notamment autour de Waikoloa Village. Si vous logez loin du départ, il faudra vous lever un peu plus tôt pour vous rendre au départ, même si la circulation est plutôt bien gérée, arriver tôt vous garantit de pouvoir vous garer sans encombre proche de l'arrivée. C’est un point non négligeable pour l'après course.

Je tiens ici à vous mettre en garde concernant les logements disponibles sur Airbnb. Certains sont gérés par des agences qui ont tendance à annuler vos réservations à mesure que la course approche pour faire monter les enchères, comportement que les hôtels ne tiennent a priori pas. A 3 mois de la course, plus aucun hôtel n’avait de chambre.

       Vue depuis notre logement.

 

II- Vivre sur place pendant la semaine de course (nourriture, entraînements et reconnaissance du parcours, events Ironman)

  • Bien manger

Niveau nourriture, si vous n’avez pas de quoi cuisiner dans votre hébergement, il y a beaucoup d’options mais ce n’est pas donné. Pour les athlètes avec des restrictions alimentaires de type vegan comme moi, je recommande sur Kona : Journey’s Cafe, Herbivores, Kalika Cuisine, Basik Acai. Si vous avez de quoi cuisiner dans votre hébergement, cela vous reviendra moins cher. Les prix restent plus élevés que sur le continent compte tenu de l'éloignement géographique d’Hawaii. Pour vos courses je recommande le supermarché Island Naturals.

  • S'entraîner et reconnaître le parcours

Pour s'entraîner, l’avantage de loger sur Ali’i drive est de pouvoir courir sur le parcours en sortant de chez vous et de nager sur le parcours qui sera balisé en partie à l’avance. Si vous logez sur la Queen’K vous serez directement sur le parcours vélo. Peu importe l’heure à laquelle vous sortez pour vous entraîner, il y aura toujours quelqu’un d’autre en train de s'entraîner sur le parcours. Le soleil se lève vers 6h30 et se couche vers 18h30. Il n’y pas d'éclairage public et il serait dangereux de s'entraîner en dehors de cette plage horaire.

Privilégiez l’aube si vous ne voulez pas avoir trop chaud lors de vos sorties course à pied.

Il est à mon sens pertinent de planifier quelques séances d'entraînement aux heures auxquelles vous allez faire votre course. Je vous en recommande ici 4 à 5 :

  • Nagez au moins une fois à l’heure à laquelle votre groupe d'âge prendra le départ pour vous rendre compte de l’exposition au soleil et les conditions en mer (1 sortie au moins)
  • Roulez sur la Queen K’ jusqu’à Hawi (aller et retour) aux heures auxquelles vous pensez y être durant la course pour vous rendre compte de la chaleur, de l'humidité, et du vent (1 longue sortie où 2 sorties : une allée et une retour)
  • Allez courir à l’energy lab (boucle de 10km A/R depuis la sortie de la Queen K) et sur Ali’i drive et Palani Road (10KM A/R de la zone de transition à l'entrée de la Queen K) aux heures auxquelles vous pensez y être en course (2 sorties)

Ces sorties effectuées, vous connaîtrez l’ensemble du parcours. La partie course à pied non couverte étant couverte à vélo et n’ayant que peu d'intérêt. Je vous invite à être très prudents sur la Queen K qui est l'équivalent d’une autoroute où chaque année des accidents ont malheureusement lieu. Des panneaux sont mis en place pour prévenir les locaux mais ces derniers ne sont pas tous contents de nous voir arriver et certains de nos amis triathlètes ne respectent pas toujours les règles (de circulation, de ramassage de leurs déchets, etc.) 

 

  •  Les events Ironman sur la semaine de course

Plusieurs événements, plus ou moins mythiques, ont lieu durant la semaine de course.

L’underpants run : Il s’agit d’une course à pied de 2.5km qui a lieu en début de semaine et qui a pour but de lever des fonds pour des associations. Comme son nom l’indique tout le monde court en sous-vêtements.

Reconnaissance natation : Le parcours natation se déroule en mer. Il s’agit d’une boucle unique qui vous emmène à près de 2 km au large. Si les départs ne sont plus des “mass-start” avec tous les participants, cela reste un “mass-start” par groupe d'âge (200 à 400 personnes par vague) départ dans l’eau sans avoir pied. La reconnaissance natation a pour but de simuler ces départs et est la seule séance natation avec surveillance par les équipes organisatrices.

Parade des nations : Comme pour les J.O., les pays défilent sur un parcours qui démarre proche du port et se termine au parc des expositions avec un porte drapeau sur environ 1.5 km. Les pays sont par ordre alphabétique et chaque pays essaye d’avoir un signe distinctif. Cette année la délégation française avait prévu un t-shirt et une casquette sur précommande pour faire corps pendant la parade.

Breakfast with bob : Si vous rêvez de rencontrer vos idoles du sport, il est fort à parier que vous les croiserez lors de vos entraînements et du temps que vous passerez dehors. Pour ne pas les chercher en permanence et s’en remettre au hasard, il est possible d’assister gratuitement aux interviews de chacun d’entre eux en vous rendant au bar-restaurant Huggo’s on the rocks pour les interviews mythiques de Bob Babbitt qui sont aussi disponibles sur YouTube (Breakfast with Bob) aussi connu pour la Challenged Athletes Foundation. Le menu des athlètes qui seront interviewés est disponible à l'avance.

Banquet de bienvenue et banquet des champions : Je n’ai pas participé au banquet de bienvenue mais je me suis rendu au banquet des champions qui a eu lieu le lendemain de la course du samedi. Cela n’est pas obligatoire et ce n’est pas gratuit, sauf pour les athlètes. J’ai voulu m’y rendre pour communier avec les autres athlètes, assister aux remises de prix et dire au revoir à Mike Reilly qui est le commentateur Ironman à la ligne d'arrivée depuis des décennies (la fameux “You are an Ironman”) et dont c'était la dernière année en tant que speaker.

III - Le jour J

 En tant qu'athlète

  • Le matin de la course

Comme pour chaque ironman la journée commence tôt. Un flux continu est organisé afin de

  • déposer les sacs de ravitaillement personnel (le sac vélo sera disponible au demi-tour à Hawi / le sac course à pied à l'energy lab)
  • Réaliser les tatouages dossard sur les bras avec les bénévoles survoltés
  • Vérifier son vélo et déposer sa nutrition et son hydratation (mécanos à dispo si pépins)

Il faut être sorti du parc à vélo pour le départ des pros au lever du soleil à 6 heures.

  • La natation

Aux championnats du monde le départ se fait par groupe d'âge, en mass start, dans l’eau, et sans combinaison néoprène. Étant dans le groupe 25-29 le départ fut tardif : 7hxx. C’est une attente longue, debout ou assis à même le  sol, sans ombre. 5 min avant notre départ, le speaker nous appelle et nous demande de descendre les marches du port. Nous devons alors entrer dans l’eau, et nager environ 200m pour être sur la ligne de départ. Si vous n’y êtes pas, le départ est donné sans vous et votre chrono démarrera. Au plus vous partez tard, au plus vous aurez le risque d’avoir des vagues et du courant avec le vent et le soleil qui se lèvent. La natation est donc considérée comme mouvementée vu mon horaire de départ. 

Nous sommes environ 200 et ça joue des coudes pour être devant au top départ. Si vous n'êtes pas à l'aise allez au fond, et plutôt côté gauche que droit. La boucle unique de 3800m est dans le sens des aiguilles d'une montre donc ça se rabat vers les bouées à droite. Il n’y pas ou peu de nageurs lents. L’effet “machine à laver” est bien présent par rapport aux départs au compte goutte sur les courses qualificatives comme à Nice. De plus, le pack ne se décante pas rapidement car le niveau est relativement homogène. C’est donc serré sur le premier kilomètre au moins. Au bout d’un kilomètre les meilleurs prennent le large mais nous rattrapons tous les groupes plus âgés partis plus tôt. N'étant pas un grand nageur, la natation se résume donc pour moi à devoir me mettre dans les pieds de nageurs aguerris tout en zigzagant autour de compétiteurs plus âgés qui ne veulent pas forcément vous laisser aimablement passer devant eux (lunettes qui se remplissent d’eau car pieds et mains qui me “touchent”, mes pieds et épaules furent agrippés plusieurs fois lors de tentatives de dépassement, etc...). Le demi tour se fait autour d’un bateau des gardes côtes. Soyez prudent, mieux vaut prendre un peu vos distances, ça frotte pour tourner à la corde proche de la coque du bateau qui bouge car positionnée en travers des vagues.

Une fois sorti de l’eau en remontant les marches du port, il est possible de se rincer à l‘eau douce. Si vous manquez de lucidité, des bénévoles sauront vous aiguiller vers votre sac de transition. Il faut ensuite se changer dans une tente collective et y laisser son sac de transition dedans. C’est comme ça que ironman s’assure qu’on est bien sorti de l’eau.De la crème solaire est à disposition. Une fois changé, et éventuellement crémé, on tourne autour du port pour récupérer son vélo et l'enfourcher à la sortie du port. L’occasion de faire un coucou à ses proches une première fois.

  • Le vélo

La partie vélo est assez simple techniquement (par rapport au parcours à Nice plus exigeant). Il consiste, à peu de choses près, en un aller-retour le long de la côte sans une seule zone d’ombre et avec un vent de côté/face quasiment garanti sur l’ensemble du retour.

Plus vous arrivez tard au pied de la montée vers Hawi, plus vous êtes susceptible de subir un vent de côté sur la montée, environ 20km de faux plat montant en réalité, et un vent de face sur le retour après la descente de ce faux plat pour rentrer vers kona. Etant parti tard en natation (7hxx), ayant nagé lentement (1h08 pour 4000m plutôt que 3800m avec les fameux zigzag), et ayant été lent sur l’aller vers Hawi (env. 34km/h), j’ai subi ce vent du début de la montée vers Hawi au retour au parc à vélo, soit sur 100 km.

J’ai par ailleurs eu la mauvaise surprise de ne pas avoir mon sac de ravitaillement a Hawi ce qui n’a pas aidé. Même si j'avais prévu cette éventualité (pastilles iso supplémentaires, et nourriture sur le vélo), mentallement ca ne fait jamais du bien. Soyez donc prévoyants.

Il faut savoir que lorsqu’on part dans les derniers, qu’on nage vite ou pas, on passe l’aller du vélo à doubler/se faire doubler ou pour ceux qui ont moins de scrupule... à drafter. Les habitués appellent ça le “train to Hawi”. Doubler et laisser passer continuellement est particulièrement fatiguant. Je n’ai malheureusement pas vu beaucoup d’arbitres et de pénalités distribuées. Peut-être y en a t-il plus à l'avant de la course, mais j’en doute. Sur le retour, c'est plus clairsemé. Il faut alors rester dans son rythme malgré le vent et la chaleur dans cette longue ligne droite vallonnée vers Kona qui en devient interminable. Merci les longues sorties sur Zwift pour s’habituer à la monotonie.

De retour au parc à vélo, on refait le tour du port, on dépose le vélo, les bénévoles vous aiguillent vers votre sac en regardant votre tatouage numéroté et vous vous changez dans la même tente qu'à la sortie de la natation. Une fois de plus, on laisse son sac dans la tente une fois terminé.

  • La course à pied

Le meilleur moyen de faire passer ce marathon d’une seule boucle rapidement est de le découper en 4 tranches de 10km et un finish de 2km environ. Les 5 temps sont pour moi sont :

  • 10km d’aller-retour sur Ali’i drive et la montée de Palani Road
  • 10km aller sur la QueenK avant de tourner pour l’Energy Lab
  • 10km d’aller-retour à l'energy lab
  • 10km retour sur la QueenK
  • 2km descente de Palani Rd et parcours de la finish line sur Ali’i drive

Le premier temps passe assez vite car il y a plein de supporters sur la boucle et on passe dans Kona. L’aller et le retour sur la Queen K et la boucle vers l’energy sont désertiques en dehors des quelques points de ravito. C’est le moment de se mettre en auto-pilote, de maintenir un rythme et de se promettre de ne pas marcher. Si vous faites cela vous ne ferez que passer des athlètes à la dérive sans interruption et ça, c'est bon pour le moral ! Après une mauvaise natation et un mauvais vélo, les places d’honneurs sont hors d’atteinte. Il est tout de même encore possible d’effectuer une véritable remontée au classement. Beaucoup marchent, s'arrêtent, peu abandonnent. Je me suis promis de ne pas marcher avant le coucher du soleil. L’objectif au départ étant d’arriver avant la nuit. J’ai donc couru lentement mais sûrement jusqu’au 37eme km où j’ai pris le temps sur quelques centaines de mètres de profiter du coucher du soleil, de réaliser ma chance d'être là, avant de repartir en courant vers la ligne d'arrivée pour finir le travail. Les 2 derniers kilomètres sont un soulagement avec de l’animation et un passage sous les drapeaux rempli d'émotions.

  • Juste après avoir passé la ligne d'arrivée

Au passage de la ligne d'arrivée le “Florian Mestdagh, You are an Ironman” retentit. Deux bénévoles vous enrobent d’une serviette (et d’une couverture de survie si nécessaire) et on vous passe un collier hawaiien autour du cou. Ils vous amènent ensuite vers un stand qui vous remet votre pack finisher et votre médaille. Ces deux bénévoles vous conduisent alors à un stand photo pour immortaliser l’instant et enfin vers un buffet et des douches. Ils ne vous lâcheront pas tant que vous ne leur signifierez pas explicitement que vous êtes OK sans assistance. C’est aussi un moment spécial de pouvoir échanger avec les autres finisher dans un espace qui nous est dédié et de se raconter notre expérience de course du jour avant d’aller récupérer son vélo et de retrouver ses proches pour célébrer l’accomplissement.

IV- En tant que supporter

En tant que supporter, il existe quelques lieux clés pour pouvoir soutenir vos athlètes préférés, qu’il s’agisse des pros ou des personnes que vous accompagnez dans cette épopée fantastique.

  • La baie du port de Kona (Ali’i drive) pour le voir le départ et la fin de la natation puis le passage de la ligne d'arrivée (à noter que le jour de la course le port est utilisé comme zone de transition)
  • Le carrefour Palani Road - Kuakini Road par lequel les athlètes passent 7 fois: ils y passent 4 fois en vélo (sortie transition 1, descente et montée de palani road au début du parcours vélo, arrivée pour la transition 2) et 3 fois à pied (sortie transition 2, montee de palani après 10 km de course à pied, descente de palani après 41 km de course à pied)
  • Palani Road (grosse montée par laquelle on rejoint la Queen K’ pour le vélo et pour la course à pied après les 10 premiers kilomètres). La pente de cette route fait qu’on a vraiment le temps d’encourager les athlètes qu’ils soient à vélo ou à pied. 
  • Ali’i drive pour voir les 10 premiers km de la course à pied et les 500 derniers mètres de la course sous les drapeaux de toutes les nations représentées

Pour ma part j’ai opté j’ai assisté au départ depuis la baie puis je suis parti au pied de la T1 peu avant la sortie des pros de l’eau pour les voir monter à vélo. Les écarts étant encore relativement faibles à ce stade vous aurez le loisir de tous les voir enfourcher leurs bolides. Je me suis ensuite positionné au niveau du carrefour Palani-Kuakini pour les voir descendre de Palani à toute vitesse et prendre le virage du carrefour. Je me suis ensuite posté sur la montée de Palani pour les voir grimper jusqu'à la QueenK. Une fois tous passés j’ai pris le temps d’aller me restaurer avant de retourner au carrefour Palani-Kuakini pour voir les leaders arriver sur la transition 2. Les écarts étant plus importants a ce stade, j’ai ensuite patienté dans la montée de Palani pour les voir passer un à un et encourager les amateurs. Lorsque les leaders etaient en approche je me suis posté à la ligne d'arrivée pour voir les premiers franchir la ligne puis je me suis posé un peu plus en amont de l'arrivée sur Ali’i drive au milieux des drapeaux pour voir les autres arriver et profiter de quelques tapes amicales avec eux, le chrono n’ayant plus la même importance une fois le top 5 - top 10 établi.

V - Profiter des attractions de l'île pendant et en dehors de la semaine de course.

Certains préfèrent se concentrer sur la course uniquement et ne participent pas aux événements Ironman que j’ai exposé plus haut. Ils ne prennent pas non plus le temps d’explorer l'île. Dans une logique de performance pour le jour J c’est tout à fait louable. Pour autant, si vous ne venez pas seul, ou que pour vous le résultat de la course n’a pas d’importance car être là est déjà un accomplissement en soi, je vous invite à ne pas vous arrêter aux événements Ironman. Je vous suggère de prendre le temps d’aller explorer l'île. Si vous le pouvez, restez après la course et faites le sur la semaine qui suit la course, il y aura moins de monde et cela sera plus relaxant.

La meilleure application pour découvrir l'île s’appelle Shaka. Elle compile l’ensemble des attractions de l'île, propose des parcours en voiture à durées variables autour de l'île et autour de différentes thématiques. Si vous parlez un peu anglais l’application rendra le tour interactif en vous racontant des histoires ou en commentant les lieux que vous avez sous vos yeux en direct. Si vous respectez les limitations de vitesse, les histoires et commentaires vous emmèneront d’un point d'intérêt à l’autre sans que vous ayez à vous arrêter.

Voici les quelques lieux et expériences incontournables à mon sens :

  • Se recueillir au musée national de Kawaihae qui retrace l’histoire d’Hawaii et du roi Kamehameha qui unifia les îles de Hawaii
  • Se rendre au sommet des volcans Mauna Loa et Mauna Kea pour le lever ou le coucher du soleil pour admirer les étoiles et en journée pour voir les télescopes
  • Visiter une ferme de café locale (Greenwell Farms étant la plus réputée, ceci est gratuit)
  • Passer une journée dans le Volcano Park en prenant la route qui passe par Captain Cook qui est magnifique
  • Aller voir Waipio (de près ou de loin, cela dépendra selon que les locaux bloquent l'accès ou pas)
  • Aller faire de la randonnée dans la rainforest et ses cascades
  • Explorer les plages de la côtes pour nager avec les poissons, les tortues, les dauphins selon votre chance du jour et avec les raies manta à Mauna Lani

Boulimique, j’ai tout fait durant la semaine de course (événements ironman, entraînements, reconnaissance du parcours, et visite de l'île). Cela a forcément causé pas mal de fatigue et a influencé le résultat de ma course. N’ayant que peu de temps sur place et aucune certitude d’y revenir un jour, j’ai voulu vivre tout ce que Hawaii avait à m'offrir à fond. Si c'était à refaire, je ne changerai rien. Par contre, si j'ai la chance d’y retourner un jour, je laisserai mes proches profiter de ce que j’ai découvert lors de mon premier séjour et je me concentrerai sur la performance pour le jour J. Quitte à passer plus de temps avec eux sur l'île après la course si on peut se le permettre.

 Florian Mestdagh | Ambassadeur Kiwami Racing Team