jocelyne-pauly-utmb-2018-top3-femme

Interview de Jocelyne Pauly : retour sur sa 3ème place à l’UTMB® 2018

Kiwami lance ses premières trifonctions en édition limitée Du liest Interview de Jocelyne Pauly : retour sur sa 3ème place à l’UTMB® 2018 8 Minuten Weiter Isklar Norseman : le triathlon extrême des Fjords Norvégiens

Retour sur une course légendaire et une remontée mythique

Vendredi soir dernier à 18h a été donné, au centre de Chamonix, le départ de la 16ème édition de l’Ultra Trail du Mont Blanc (UTMB). Avec 171 km de course, sur trois pays, la France, la Suisse et l’Italie, l’Ultra Trail du Mont Blanc s’apparente à un tour du massif du Mont-Blanc avec 10.000 mètres de dénivelé positif à parcourir en moins de 46h30 min. Parmi les concurrents au départ, une béarnaise patiente. Elle attend le coup de feu libérateur avec l’envie d’en découdre sur ce parcours de géant. Jocelyne Pauly participe ici à son premier UTMB et la musique de Vangelis qui monte sur la place du Mont-Blanc fait vibrer aussi bien les coureurs que les milliers de spectateurs présents.

Jocelyne Pauly n’est pourtant pas une débutante en trail: elle qui a remporté le Grand Raid des Pyrénées (220 km) , le Festival des Templiers (99 km) et l’Euskal Trail (130 km) en 2017 et terminé 4e ex-aequo du Grand raid de la Diagonale des Fous en 2016 doit maintenant faire ses preuves en terre alpine.

Auteur d’une course extrêmement régulière, la béarnaise n’a semble-t-il souffert ni du froid, ni du dénivelé, ni de problèmes d’alimentation, comme beaucoup de ses concurrentes, condamnées à l’abandon. Longtemps postée à la 5ème place, elle ne lâche rien et quand la française Juliette Blanchet la double en fin de parcours, elle réagit en accélérant pour la dépasser, ce qui lui permet de revenir sur la 3ème et de décrocher un podium inespéré mais tellement mérité, derrière l’Italienne Francesca Canepa qui courait dans son jardin et l’espagnole Uxue Fraile Azpeitia !

Bouclant la course en 26h15mn11s (à 11mn23 de la vainqueur), Jocelyne Pauly réalise un véritable exploit, qui lui donne maintenant une dimension internationale.

 

« J’étais dans les 10 au départ et petit à petit je me suis retrouvée en 6ème puis en 5éme place. Durant la dernière partie de course, j’étais peut-être un peu plus fraîche et j’ai pu revenir sur la 4ème. C’est dans la dernière section, dans la montée de la Flégère, que j’ai doublé la 3ème et ainsi pu prendre ma place sur le podium. »

profil-course-UTMB-2018-Jocelyne-Pauly

Une semaine après l’UTMB®, réalises-tu ta performance?

J’ai mis du temps, car je commence à peine à réaliser. Quand j’ai franchi la ligne d’arrivée, avec ma famille, c’était beaucoup d’émotion. Depuis la passerelle du village exposant, jusqu’à la ligne d’arrivée, il y avait de plus en plus de monde et donc l’émotion est montée crescendo.

 

Raconte-nous comment s’est déroulée ta course

La première partie de la course, j’ai géré prudemment. Arrivée au sommet du grand col Ferret, on m’annonce l’abandon de Caroline Chaverot et mon passage à la 5ème place ! Je recommence donc à y croire et à courir !

Juste avant le col des Montets, l’anglaise Beth PASCALL (alors 5ème ) est revenue juste derrière moi (4ème). Nous avons fait la montée suivante l’une derrière l’autre mais dans la descente, j’ai tenté de lancer une attaque. La configuration de la descente était raide et technique avec beaucoup de cailloux et de racines, exactement comme dans les Pyrénées. J’étais donc confiante et rapide, l’anglaise n’a pas suivi, et j’ai rapidement pu la distancer de 3 minutes.

À force de travailler et d’essayer de creuser l’écart, j’ai rattrapé la 3ème à la sortie d’un virage. L’italienne Katia FIORI était en souffrance, après quelques mots de soutien, je l’ai prévenu que je la doublais et c’est ainsi que j’ai pris ma place sur le podium.

 

Pourquoi n’as-tu pas pu doubler la seconde ?

Je ne savais pas exactement combien de temps nous séparait au dernier ravitaillement. J’ai pris un peu de temps pour boire et parler avec les bénévoles qui étaient ravis de voir qu’une française était dans le top 3 de la course. A la sortie du ravito, je me suis dit que je ne voulais rien regretter et j’ai tenté une accélération dans la descente, mais je ne l’ai jamais eu à vue. J’ai donc décidé d’économiser mes dernières ressources pour sécuriser ma 3ème place

 

Comment était la météo de cette UTMB® 2018 ?

Sur la moitié du parcours, j’ai dû garder ma veste imperméable. Sur la première partie de la nuit il a plu, et sur la seconde partie, il faisait extrêmement froid. Heureusement,

dès que nous entamions la descente, la température se réchauffait assez vite avec la diminution de l’altitude. Cela faisait déjà quelques sorties dans les Pyrénées où je prenais les gants pour les sorties montagne, donc j’étais bien préparée.

Quelques mots sur le matériel obligatoire de l’UTMB®

Ce qui m’a le plus gênée, c’est le contrôle du matériel. J’ai perdu pas mal de temps car j’avais mon équipement obligatoire dans chaque emplacement dédié du sac. Il fallait donc que je sorte chaque élément un par un du sac pour ensuite le re-ranger.

Contrairement à moi, les autres coureurs étaient mieux préparés et avaient une poche spécifique rassemblant l’ensemble de l’équipement obligatoire ce qui leur faisait gagner un temps précieux et de l’énergie lors du contrôle. J’ai manqué d’expérience à ce niveau-là.

 

Côté alimentation, que peux-tu nous dire?

J’ai mangé du premier ravito jusqu’au dernier, de petites quantités de barres sucrées et du fromage. Arrivée à Arnouvaz, après une descente assez raide, un médecin m’a donné un bol de soupe pour affronter le Grand Col Ferret, c’était un super conseil car il faisait très froid.

 

Comment se passe ta récupération ?

Récupération compliquée avec très peu de sommeil durant les 2 nuits suivant la course. J’ai ensuite enchaîné avec la rentrée des classes et la reprise du travail. Jusqu’à mercredi, je n’avais pas encore émergée ! Je pense aller faire un peu de vélo le week-end pour récupérer doucement avant de recommencer la course à pied et voir si je maintiens ma participation à la diagonale des fous en octobre.

jocelyne-pauly-utmb-2018

Quel est ton équipement ?

Les conseils de l’experte :

  • Prendre du matériel en double pour changer d’affaires aux point de vie
  • Prendre du matériel certes léger mais surtout peu encombrant
  • Bien préparer son sac pour le contrôle réglementaire

 

Qu’as-tu pensé de ton nouveau short Equilibrium 2 en 1?

Ce dernier est léger tout en conservant la praticité du système de rangement. L’UTMB dispose de nombreuses parties assez « roulantes » et donc il faut avoir les mains libres pour bien courir.

La professeur d’EPS est aidée dans son matériel par la marque béarnaise Kiwami, basée à Montardon, qui développe et fabrique des modèles textiles performants pour les traileurs. Elle portait notamment à Chamonix un prototype de short spécialement conçu sur mesure pour elle, avec un système révolutionnaire de portage des bâtons intégrés; cela lui permet de libérer ses mains et ses bras dans toutes les parties où elle n’a pas besoin de pousser sur ses bâtons. Donc, d’améliorer sa vitesse de course et d’aller plus vite !

Kiwami va prochainement commercialiser ce short qui a prouvé toutes ses qualités sur le terrain, lors de ce test grandeur nature effectué par Jocelyne ! La championne participe à l’élaboration des modèles et apporte ses commentaires, orientant l’équipe de recherche et développement de Kiwami vers toujours plus de performance. Jocelyne est le fer de lance du Kiwami Trail Team, une équipe de traileurs chevronnés qui portent les couleurs de la marque dans tout l’hexagone et aident à l’amélioration des produits.