Compte-rendu de course
Trail des citadelles (Ariège, France) 66kms 3300D+
C’est ici où tout a commencé. Avril 2015, je participe à ma première course de trail, dans ma ville de naissance. Inscrit sur le petit format (24kms 1200D+), je ne savais pas encore que ça allait devenir ma passion.
Etant originaire de l’Ariège, C’est une étape incontournable dans ma saison et cette année je me lance sur le grand format 66Kms 3300D+. Le tracé est magnifique. Nous allons partir à l’assaut des sentiers et châteaux cathares (Montségur, Roquefixade). La réputation du trail des citadelles s’est faite par des éditions boueuses, neigeuses mais toujours dans la bonne humeur. Cette année sera une Edition « sèche ».
Dimanche 21 avril 2019,
Le réveil sonne à 4H du matin. C’est toujours difficile mais pas le choix. Je prends le temps de déjeuner, activer le réveil musculaire, de me mettre dans ma bulle avant d’affronter la rudesse ariégeoise. Je m’habille avec vêtements soigneusement choisi la veille en pensant a toute éventualité. C’est une étape très importante dans ma préparation de course. On a tous nos petits rituels.
H-30m
Je rejoins mon équipe Team Fan2trail sur la ligne de départ. Après de franches rigolades, les visages commencent à se fermés. La musique nous plonge dans ambiance sombre, frontale vissé sur la tête, les jambes trépignent, il faut lâcher les fauves !!!
Départ 6H : Bonne course !!!10
Lavelanet – Belesta 15kms 600D+
J’essaie de prendre le bon wagon. Les kilomètres s’enchaînent à bonne allure, sans prise de risque. Toujours un plaisir de retrouver les copains dans le peloton. On parle de notre préparation, de nos futures échéances, en bien évidemment on se chambre un peu !!! Mais j’évite de trop m’éparpiller, on aura le temps de plaisanter autour d’une bière à l’arrivée. Sur la 1ère partie du parcours, les deux bosses passent bien, un peu boueux mais ça fait partie du charme. J’arrive au 1er ravito, a Belesta, dans la salle des fêtes où chaque bénévole est à nos petits soins. Je recharge les flasques et je repars avec le plein de confiance.
Belesta – Fougax et barrineuf 700D+
Première vraie difficulté du parcours, la croix de millet. Un joli petit mur qui pique les quadriceps. La vitesse se réduit mais la route est longue donc on gère. Arrivée là-haut, le point de vue est top, on aperçoit la 1ere citadelle. J’enchaine sur la descente qui est technique et glissante. Nous rentrons ensuite dans une magnifique forêt de sapin. Ça court bien, les jambes sont on rendez-vous. Mon binôme du jour et partenaire d’entrainement m’aide à maintenir une bonne allure. J’arrive au 2eme ravitaillement avec du jus.
Fougax et barrineuf – Montferrier 12kms 700D+
Je prends le temps de manger solide et je m’engage sur partie plus sauvage, dans le cœur de la haute vallée de l’Hers. Les chemins sont plus humides et boueux, je suis en mode gestion. Les premiers coups de moins bien arrivent, je marche dès que ça monte. L’objectif étant d’arriver frais en haut du célèbre pog a 1207 mètres autrement appelé château de Montségur, lieu emblématique du catharisme. La montée de la citadelle est un moment magique. Une foule vous accueille, vous encourage. On a l’impression de vivre une étape du tour de France. Une fois le pointage effectué en haut du château, je m’arrête un instant pour admirer cette vue grandiose sur tout le département ariégeois. Mais pas trop le temps de flâner, je reviendrai. J’attaque la descente très technique pour rejoindre le ravito de Montferrier.
Montferrier – Roquefort les cascades 14kms 700D+
Avant de repartir, je prends le temps de manger, de m’hydrater. Je suis un peu marqué, j’ai besoin de repos. Je croise des amis qui m’encourage, je suis reboosté. Je repars au petit trop en direction de la deuxième citadelle. Les premières crampes arrivent mais le moral est au beau fixe. Je sais que c’est juste un mauvais passage mais je reste concentré sur mon objectif. Je roule avec un petit groupe qui m’emmène jusqu’au pied du château de Roquefixade. J’attaque l’ascension a bon rythme, les jambes sont revenues, je prends plaisir à grimper. Arrivée au somment, une longue descente m’attends pour atteindre les magnifiques cascades de roquefort où un top ravito m’attend. Mais nous sommes en plein cœur de la course, toute le monde cherche à attaquer, je souffre beaucoup dans les descentes. Qu’a cela ne tienne, je ne perds pas de vue mon objectif, je fais ma course en mode gestion.
Roquefort les cascades – Lavelanet 12 kms 600D+
Enfin le ravito, les jambes fument mais heureusement mes amis sont là pour me soutenir : que ça fait du bien !!!! Je prends le temps, je sais que j’ai 6 kilomètres de piste très pénible donc je profite de recharger les batteries. Je me pose plus de question, il faut finir. C’est le mental qui va faire la différence donc je relance la machine et je serre les dents. De grosses douleurs aux mollets apparaissent et m’empêche de courir. C’est très frustrant surtout sur du plat mais je n’ai pas le choix, j’alterne entre la course et la marche.
A 6 kilomètres de l’arrivée se dresse la dernière difficulté de la journée : le célèbre mur de Raissac.
C’est une file de zombie qui monte, plusieurs coureurs s’y reprennent à plusieurs fois. Ça pique, ça brule, on appuie fort sur les bâtons, j’ai hâte que ça se termine. Je commence à entendre le speaker, le sourire aux lèvres, je me sens propulsé par une énergie folle. Je sais que mon épouse, ma famille, mes amis de ma Team m’attendent mais gare à l’excès d’optimisme. Une blessure est vite arrivée donc je reste prudent. La dernière descente se fait au moyen d’une corde devant une foule en délire. Je suis rempli d’émotions, je ne vois que la ligne d’arrivée. Et me voilà finisher de ce magnifique trail des citadelles.
Épreuve incontournable des trails pyrénéens, l’organisation est rodée sans fausse note. Des ravitos complets avec des bénévoles au petit soin. 4 distances sont proposées (24kms/1200D+ ; 39kms/2000D+ ; 52kms/2600D+ ; 66kms/3300D+). La prochaine Edition sera le dimanche 12 avril 2020. Save the date !
Rey Steeve I Ambassadeur Kiwami Racing Team.