Reco, conseils : partage du Compte-rendu de course du Triathlon de l'Alpe d'Huez 2021 de William Mennesson.
Up for Revenge ?
Le Triathlon de l’Alpe d’Huez c’est une course un peu particulière pour moi. J’y ai participé pour la première fois en 2018, suite à une belle déconvenue sur l’Ironman d’Autriche, qui s’était soldé par un DNF, et par un torrent de larmes dans les bras de ma chérie. J’avais vécu un bel enfer sur cet Ironman en crevant à vélo au bout de 10kms et rien pour réparer… s’en était suivi 70kms sur la jante avant de pouvoir changer de roue, la tête n’avait pas suivi et j’avais arrêté après 21kms de course à pied. Le triathlon de l’Alpe d’huez m’avait alors servi pour rebondir, reprendre du plaisir en course, sur un parcours magnifique et sélectif, sans attente ni objectif particulier. Habitant encore à Paris à cette époque, j’avais préparé la course avec les moyens du bord, quelques petites bosses d’un kilomètre en vallée de Chevreuse. Je n’avais jamais grimpé un vrai col avant la course. Au final, dos bloqué sur la fin du vélo dans les 21 virages, et une belle galère à pied à ne pas pouvoir respirer suite à un diaphragme bloqué. Mais j’avais réussi à accrocher une 11ème place, qui me laissait un petit gout d’inachevé, même si j’étais content d’être allé au bout de ce mythe.
A une place du prize money et du top 10, je savais qu’en revenant préparé il y avait moyen de gagner quelques places. Je reviens donc en 2019 avec un peu plus d’ambition, me hisser dans le top 5. Mon début de saison avait été parfait, me préparation très bonne, et surtout j’habitais du côté de Nice depuis 7 mois, ce qui est un plus non négligeable pour apprendre à grimper. Le résultat aura été loin de mes attentes. Crampes dès les premiers mètres d’ascension, au bout de 45’ de course. Le reste du parcours vélo à l’agonie ou l’objectif était de ne pas poser le pied par terre et où pédaler était un vrai défi… Abandon avant la course à pied. Ca ne servait à rien de se faire mal inutilement. Le corps n’a pas répondu présent ce jour-là. Grosse frustration, alors que je suis persuadé que le parcours me correspond plutôt bien. J’avais mal géré mon arrivée en altitude, j’étais arrivé trop frais, mon corps a mal réagi. Game over. 2020… Well ,2020, la Covid est passée par là il faudra donc attendre 2021 pour que je puisse prendre ma revanche.
2021, nous y voilà. La course n’est pas un objectif majeur. Je n’ai d’ailleurs pas d’objectif majeur cette année, juste me faire plaisir sur chaque course. Essayer de corriger les petites erreurs que j’ai faites sur la course précédente et réussir à faire une course de plus en plus complète tout au long de la saison.
Juin et Juillet ont été compliqués d’un point de vue entrainement. Aucune bonne séance de validée. Ce genre de séance qui vient te rassurer et faire du bien au moral. Tout le temps un peu malade, fatigué, problème de ventre. Je me suis entrainé régulièrement, mais je ne savais pas tout où j’en étais. Sur le 70.3 de Andorre, je suis passé à travers la course. Je manque donc de confiance à l’approche de ce premier mythe de la saison, qui ne pardonne pas un coup de moins bien. J’ai tout de même réussi à me rassurer en validant 2 belles séances le week-end avant la course. Mais 2 séances en 6 semaines, c’est light.
Race day : une super météo annoncée, pas trop chaud, pas trop de vent, pas de pluie, bref top !
Départ des femmes, puis des hommes 15’ plus tard. Une grande boucle de 2200m dans une eau fraiche, mais pas trop. Tous les pros sont positionnés sur la droite de la ligne de départ. La première bouée est située à 800m, ça laisse le temps de poser sa nage et ça permet de ne pas partir à fond, ce qui me convient très bien. Top départ, je me cale sur un effort perçu de 8/10 sachant qu’avec l’adrénaline du départ ça vaut surement un 9 ou un 10/10 (donc presque à fond finalement). Je pense à bien souffler, à m’allonger. Je me suis positionné sur l’extrême droite, car respirant à gauche je veux pouvoir contrôler ce qui se passe, si un nageur ou un groupe de nageurs s’échappe, où sont les favoris etc. Au bout de 3’ j’arrive à me caler dans des pieds, au chaud, dans un petit groupe, en 5ème position. Ca frotte encore un peu dans tous les sens puis ça se calme rapidement. Je remonte en 3ème position du groupe, à côté de Baptiste Neveu, Etienne Diemunsh et Clément Mignon. Je suis dans le premier wagon, ça ne nage pas très fort, l’allure est tranquille, mais ce n’est pas plus mal vu ce qui nous attend après. On passe la première bouée, je prends une petite cassure sur la relance mais reviens au train. On double les femmes parties avant nous, donc il faut faire un peu de navigation pour trouver son chemin. Passage de la 2nde bouée, et là surprise, plus personne ne nage… A l’arrêt complet, Baptiste qui était en tête, coupe son effort. Etienne à ma gauche ne relance pas le rythme pour le moment, et Clément est dans mes pieds. Je suis en tête de la natation. Surprenant. Je relance un peu l’allure, mais sans grande conviction, je suis de loin le plus mauvais nageur de ce petit groupe et ce n’est pas à moi de faire ce travail. Clément s’ennuie aussi et passe en tête. Il effectuera le travail tout le retour sur un bon train, pour finir l’échauffement. A 200m de la fin, Etienne part sur la droite en posant une mine et nous prend quelques longueurs, qu’on bouchera juste avant de sortir de l’eau. Etienne sort en 1er, 10 secondes devant. Je sors dans les pieds de Clément en 3ème place. Aucune énergie inutile laissée dans l’eau et idéalement positionné. La journée n’aurait pas pu mieux commencer.
J’ai beau adorer cette épreuve, la distance réglementaire pour le drafting ici me surprendra toujours. Cinq mètres (c’était 4m il y a 2 ans..). La course n’étant pas affiliée à la FFTri, l’organisation peut choisir de mettre les règles qu’elle souhaite. 5m de roue avant à roue avant ça fait 3m entre 2 vélos… autant dire vraiment pas beaucoup. Je vois 2 raisons à cette distance qui est si faible. 1) La volonté de ne cartonner personne pour drafting. Pour laisser moins de 3m entre 2 vélos, il faut vraiment le vouloir. 2) la course est suffisamment dure par elle-même pour que ça n’est pas un impact majeur sur le résultat pour 98% des participants. Le problème c’est que ça a quand même un impact à l’avant de la course. On commence le parcours par 20kms avalés à plus de 50kmh avant de rejoindre le pied de l’Alpe du Grand Serre. Etre à 12m ou à 5m du vélo devant soi à 50kmh ce n’est pas la même histoire, et c’est encore plus vrai si il y a 3 ou 4 vélos chacun à 5m les uns des autres, ça devient un mini paquet, et le 4ème athlète est littéralement en roue libre (déjà qu’à 12m les gains sont significatifs…).
Revenons à la course, Etienne a fait une super transition et est sorti 20 secondes devant nous du parc. La mienne était aussi plutôt pas mal et je sors en 2ème position juste devant Clément Mignon. Autre fait de course je sais que les motos médias sont très, très, proches des coureurs sur cette course (j’avais été étonné de ne jamais pouvoir rentrer sur la tête de course en 2019 malgré les watts que je poussais…). Si on ne leur dit rien les motos se placent juste devant le vélo, à 3m… Certes il faut faire de belles images, mais ça n’est pas très sport pour tous les autres derrières. Faute de la moto, faute de l’athlètes probablement torts partagés. Etienne étant seul en tête, je sais qu’il faut revenir sur lui rapidement sinon l’addition sera salée au bout des 20kms de faux plat descendant. Donc je visse, en roulant juste un peu de mon allure cible, pour rentrer au bout de 5kms. Je passe immédiatement devant et demande à la moto de s’écarter, de se mettre à côté et un peu plus loin… Ce n’est pas comme si la technologie aujourd’hui ne permettait pas de faire de belles images en étant à 15m ou 20m. Ils y arrivent très bien sur les courses cyclistes alors pourquoi pas en triathlon ?
J’embraye sur mon allure, environ 300W, ça va vite on est régulièrement entre 50 et 55kmh. Derrière il y a Clément et Etienne qui sont à distance plus que réglementaire. De toute façon quand tu es costaud à vélo tu n’as pas besoin de jouer avec la limite en permanence. Au bout de 15kms Léon Chevalier nous dépasse et prend la tête du groupe… en collant la moto média. Je suis surpris car je sais qu’il court juste et est très fort à vélo… Elle se décale à gauche, il se décale à gauche, elle se décale à droite, il fait un jump à droite. On est presque sur du « roue dans roue »… Je ne dirai pas ce que je pense là-dessus mais je trouve ça plus que limite, surtout qu’il n’a pas besoin de ça… Mais à qui le tort ??
Enfin bref, le pied du col arrive bientôt et ce n’est pas la peine de s’énerver pour ça, la journée est encore longue.
Alpe du Grand Serre en guise de petit déjeuner, 14km à 7%. Le col est plutôt régulier, principalement à l’ombre, rien de très dur si ce n’est qu’il est assez long et sans pause.
Etienne passe devant pour imposer le train, on monte à un petit 5W/kg pendant la première moitié du col… Mais Clément s’ennuie et pause une mine alors qu’il reste encore 6kms d’ascension. Je décide de ne pas suivre, Etienne non plus. Mais Léon fait l’effort pour rester avec lui. Je considère que c’est trop tôt dans la course pour faire un tel effort. On termine la montée à 2, les hommes de tête nous ayant pris une bonne minute au moment de la bascule. L’écart continue de grandir un peu dans la plaine jusqu’au pied du col de Malissol (sans surprise : motos, parties roulantes…) puis se stabilise autour de 1m45. Même si je sens que j’ai encore de l’énergie, que les jambes tournent bien, mon ventre m’inquiète un peu, j’ai l’estomac plein, gonflé, et il ne se vide pas comme il devrait. Bis repetita de Andorre ? J’espère que non, les symptomes sont moins violents… J’essaye de ne pas trop y penser et je continue de suivre mon plan de course au niveau puissance, hydratation et nutrition. Ca avait fonctionné à merveille le dimanche avant la course dans des conditions similaires. Alors pourquoi pas aujourd’hui ?
Théo Debard qui a effectué un début de vélo de fou furieux revient sur nous. Il a l’air d’être très en cannes car même sur le plat il roule à une allure que je peine à suivre et ou je suis obligé de lâcher du terrain. On roule fort cette seconde partie de vallée. Etienne perd un peu de terrain derrière nous. On nous annonce que l’écart avec la tête de course a bien réduit et est repassé sous la minute. Ils n’auront pas du tout roulé dans cette deuxième partie de plaine, alors que de mon côté j’ai plutôt lissé mon effort depuis le début du vélo.
Lors du début de l’ascension du col d’Ornon on aperçoit Clément et Léon devant nous, à une trentaine de secondes. Théo fait l’effort pour rentrer sur eux, mais je sens que l’énergie dans mon corps commence à être une denrée rare. J’ai l’estomac qui est plein. Et ce qui est dans mon estomac n’est logiquement pas partie dans le reste de mon corps pour alimenter mes muscles. Je continue sur mon train, la tête de course dans le viseur, en espérant pouvoir rentrer avant le sommet du col. Je me rapproche jusqu’à 20 secondes… mais jamais plus proche. Théo est passé en tête, il imprime un train d’enfer. Ils sont escortés par 3 motos, sont tous à 5m les uns des autres (c’est vrai ils ont le droit, mais bon c’est pas trop dans l’esprit du triathlon LD normalement) et suivi par une horde de voiture que les motos empêchent de doubler pour ne pas gêner la course. Comme dans une petite bulle protégée du vent apparent. Je ne critique pas, c’est un fait de course. Ca se passe souvent comme ça, et j’en ai peut-être même bénéficier en 2019 par moment à Embrun sans m’en rendre compte… mais le voir de l’arrière c’est rageant. Le Col est plutôt roulant sur ces 10 premiers kilomètres, on est souvent à plus de 30kmh. Je sais que je pousse plus de watts qu’eux sans pour autant aller plus vite… Peut-être que j’aurai dû faire comme Théo et faire le forcing pour rentrer… Peut-être. Mais c’est facile à dire après course. Sur le moment, j’avais l’impression d’être à bloc compte tenu de ce qu’il me restait à faire pour terminer l’épreuve et mon énergie à l’instant T. Au moment de la bascule je suis à 30 secondes. Théo et Clément sont de très bons descendeurs. Ils m’avaient tous les 2 mis plus d’une minute à Andorre sur à peine 10’ de descente. Ils ont les motos qui leur ouvrent la route, je sais que je vais perdre du temps… l’objectif est d’en perdre le moins possible. Problème j’ai une file de 10 voitures à doubler dans une descente ou on enchaine lacet sur lacet sans visibilité, et on est tenu de respecter le code de la route… Je fais de mon mieux mais je sais que l’addition risque d’être salée à l’arrivée (finalement que 20 secondes de perdue sur 11’ de descente… ca aurait pu être pire). Mais j’y ai lâché beaucoup d’énergie et je me suis crispé en relançant fort… Et c’est la crampe ! Crampe avant même d’attaquer l’Alpe d’Huez. Ils vont être sympa ces 21 virages. A chaque course depuis le début de saison j’ai cette crampe à un moment sur le vélo. Je n’arrivais pas à en identifier la cause jusqu’à maintenant. Je n’arrivais jamais à la reproduire à l’entrainement. Une crampe au gracilis, qui fait partie de l’adducteur. En fait c’est le seul faisceau de l’adducteur qui est rattaché sous le genou (et non pas au-dessus), et son rôle est de prendre le relai quand l’ischio est fatigué ou qu’on tire un peu trop dessus… Certes j’ai crampé, ça rend la fin de la course encore plus compliquée, mais l’espace d’un instant j’étais content, car j’ai compris pourquoi et dans quelles conditions cette crampe, systématique, arrivait. A moi de trouver désormais les clés pour que ça n’arrive plus sur les prochaines courses. Bref, je m’étire, je me masse un peu, et j’arrive à faire disparaitre 90% de la crampe avant le début de l’ascension finale. J’attaque les premiers virages sur un bon rythme (mais je pense que tout le monde arrive à s’en sortir jusqu’au village de la Garde de toute façon). Toujours sur mon allure cible, je suis à moins de 1’30 de la tête de course, tout est encore jouable. Mais mon ventre me rappelle à la réalité. Je n’ai plus trop de jus. Et petit à petit je suis obligé de baisser l’intensité produite. Mon cardio ne baisse pas, car il va chercher l’énergie là où elle est disponible, dans le gras de mon corps. C’est beaucoup plus énergivore d’aller recruter cette énergie que les sucres rapides qu’apportent gels et barres. Mais ma puissance chute drastiquement. Le corps ne peut pas libérer de l’énergie aussi vite à partir du gras que du sucre… Petit à petit je perds donc des watts, je sens que je n’ai plus trop de force dans les cuisses, que je commence à perdre en lucidité… Hello Hypo !! Je termine la montée en souffrant comme il faut, en étant à fond, mais sans avancer. Limité à 280W, voire même moins sur la fin de l’ascension…
Devant ça a pris le large, Clément posera le vélo 6’ devant, Léon 5’. J’ai doublé Théo qui a explosé et je suis donc 3ème pendant les ¾ de la montée… mais ça ne sent pas très bon pour la suite, car mon corps n’assimile plus rien. Il va falloir courir ensuite en « low battery ». Dans le dernier virage Etienne qui s’est refait la cerise et a fait une montée de folie me double. Il me colle plus d’une minute en l’espace de 2kms… Bien content d’arriver en haut je rentre dans le parc 4ème, mais ressort 3ème, Léon ayant pris une pénalité dans la descente d’Ornon pour avoir coupé quelques virages. Il sort de la penalty box 10 secondes après ma transition, et on attaque donc la course à pied ensemble. Je gère ce début de premier tour pour voir comment les jambes répondent. Ne pas trop en faire en montée, je sais que j’ai les ischios déjà limite. Au passage du U-turn, une petite crampe arrive à l’ischio. J’arrive à la faire passer rapidement mais je laisse partir Léon… Cette petite crampe revient 1km plus loin, lorsqu’on attaque les lacets du col de Sarenne. Cette fois-ci c’est la bonne. Je ne peux plus ni courir, ni marcher, ni même m’étirer. J’essaye de me mettre au sol pour me relâcher mais même ça, c’est compliqué. Je reste planté là sans pouvoir rien faire pendant 2’ qui m’en ont paru 15’. Nathan Guerbeur me double dans la montée lorsque j’arrive à repartir en marchant et en courant comme un cheval boiteux, puis je le redouble dans la descente. J’arrive à bien dérouler ma foulée, et je créé un petit écart. Le second tour se passe en gestion, sans encombre, avec les moyens du bord. J’essaye de m’alimenter mais mon gel ne passe vraiment pas. Je gère les montées pour éviter les crampes et je déroule en descente ou je peux gagner un peu de temps. Je ne suis pas dans le dur cardiaquement, même si on est à 1800m et qu’il faut chaud, mais musculairement je me demande si chaque pas ne sera pas celui de trop. A l’entame du 3ème tour on se retrouve à 3, Nathan qui est revenu de derrière, Etienne et moi. Je suis un peu limite et les laisser partir. Assez frustrant sur le moment car c’est le podium qui se joue là, je suis revenu sur Etienne, mais sous l’impulsion de Nathan qui a haussé l’allure je ne peux pas suivre… Nathan est vraiment un ton au-dessus sur cette fin de course (en même temps quand on a un record à 14’03 sur 5000m sur piste… C’est pas de la tarte en course à pied). Il prend le large et la bonne option pour le podium. Je laisse aussi partir Etienne car je sens que j’ai le ventre qui va lâcher. Il faut que je trouve des toilettes, ça va me couter 45 secondes mais je peux encore sauver ma 5ème place, le 6ème est à 1’30 derrière (plus que 45 secondes après la pause vidange…). Etienne a pris du champ, et est à 1’30 devant moi lorsque je sors des toilettes, il reste 4kms de course. Ca parait compliqué. Je gère la partie trail pour ne pas que les ischios lâchent. Je reprends un peu de temps, mais pas beaucoup, une dizaine de secondes. J’essaye de prendre un gel au dernier U-turn, mais mon estomac me dit immédiatement stop et je le vomis dans la foulée, ainsi que le précédent. Je vois qu’Etienne n’est pas au mieux non plus devant, mais derrière le 6ème est à 40 secondes. Je relance fort sur les parties roulantes, et gère la montée pour ne pas cramper. Je grappille quelques mètres, j’essaye d’oublier la douleur musculaire et le fait qu’à tout moment mon corps puisse me faire défaut. Je rerentre sur Etienne au sommet de la dernière bosse. Il reste 2kms. 1km de descente, puis 1kms sur graviers vallonné. Je débranche le cerveau. Je donne tout ce que j’ai comme si la ligne était en bas de la descente. J’étais plutôt bien sur cette portion sur chaque tour, je sais que c’est mon seul point fort de la journée en course. Donc je pousse fort, la montre indique entre 2’50/k et 3’/k. Certes ça descend, mais après 5h30 d’effort avec des crampes de partout c’est atroce. Etienne ne peut pas suivre, mais comme toujours dans ces moments-là, on a l’impression qu’il est juste derrière, donc je pousse mon effort jusqu’à la ligne d’arrivée.
4ème. Au mental. Vidé.
J’espérais un peu mieux en termes de résultats, mes jambes et ma forme me laissaient espérer mieux, mais c’est la course, et devant c’était juste plus fort. On ne peut pas se cacher sur cette épreuve. Le principal est que j’ai pris beaucoup de plaisir sur la course, et c’est ce que j’étais venu chercher. Plaisir et performance sont très souvent liés. Ca fait mal, mais si tu es content d’être là, ça passe un peu mieux ! J’ai été acteur à l’avant, je ne me suis pas trop planté en termes de stratégie. Et je sais que compte tenu de ce que mon corps m’a donné ce jour, je ne pouvais pas faire mieux. Et c’est bien là le principal.
Compte-rendu de course de William Mennesson | Ambassadeur triathlon Kiwami Racing Team
Prochain rendez-vous à l'Alpe d'Huez du 25 au 29 juillet 2022.